L’origine de la création de cette œuvre réside dans notre volonté de questionner et de déconstruire les préjugés liés à deux pratiques artistiques apparemment opposées : la danse électro et la pole dance. Ces deux disciplines, pourtant nées dans des contextes différents – l’une dans les clubs parisiens et l’autre dans les milieux circassiens et les bars de nuits – souffrent de stéréotypes et d’amalgames.
La danse électro, née dans les années 2000, est une danse française. Insufflée par l’image de marque Tecktonik en 2006. La danse électro reste encore aujourd'hui souvent méconnue ou mal perçue en raison de son passé marketing. De son côté, la pole dance, issue du milieu circassien dans les années 1920 et popularisée par le striptease dans les années 1960, n'est pas seulement une pratique érotique. Elle s’est diversifiée vers de nombreuses formes artistiques et sportives.
En tant que deux danseuses ayant grandi en milieu rural et vivant aujourd'hui en milieu urbain, nous avons voulu explorer les différentes dynamiques de ces deux univers, en les confrontant aux préjugés associés à la danse électro et à la pole dance. À travers ce projet, nous souhaitons créer un pont entre ces pratiques, transcendant les stéréotypes, et proposer une réflexion sur l’évolution des perceptions sociales autour de la danse et du corps.
Nous avons choisi de créer une œuvre sonore et visuelle qui explore témoignages, souvenirs et perceptions auprès de publics de territoires, de genre, d’âge différents. Cette démarche vise à interroger l'accessibilité à la culture et la place des cultures urbaines.
Le spectacle s’articule autour de la notion de cycle et de temps, en mettant en scène un duo symbolisant à la fois une symbiose et une dualité. Ce duo sera le vecteur d’une exploration du partage, et de l’harmonie entre des pratiques qui semblent, de prime abord, opposées. À travers cette confrontation, nous souhaitons proposer un dialogue autour de l'acceptation des différences et des liens qui unissent les individus au-delà de leurs pratiques.
L’espace scénique, sous forme ronde et cyclique, incarne la notion de temps qui se déroule, se répète, s’accélère et se transforme. À travers leurs mouvements, les deux danseuses matérialisent ce cycle et cette évolution, créant une œuvre hypnotique qui invite à la réflexion sur la perception du temps et des transformations. Ce duo se déploie ainsi dans une danse entre répétition et variation, une exploration de la dualité des corps et des pratiques qui se rencontrent pour finalement s’accepter et se nourrir mutuellement.